mercredi 24 septembre 2008




En 1828, Stanislas Baudry se rend à Paris où il crée l'Entreprise Générale des Omnibus. Cette nouvelle compagnie exploite un réseau de dix lignes d'omnibus avec succès : on estime à 2.530.624, le nombre de voyageurs transportés entre le 11 avril et le 15 septembre 1828.
C'est l'époque où, révélé par l'expérience nantaise, le besoin de transports urbains connait une explosion sans précédent avec les migrations paysannes vers la ville. Des entrepreneurs profitant d'une économie basée sur le libéralisme et la libre entreprise, créent des sociétés d'omnibus qui se font une concurrence acharnée sur les lignes des centres urbains les plus rentables et au délaissement de la desserte des faubourgs. En 1836, on dénombre à Paris 17 compagnies et 378 voitures.Après l'avénement du Second Empire, la situation devenant ingérable, le Baron Haussman, Préfet de La Seine, décide de la fusion des entreprises, qui est effective en 1855. Le monopole des transports par omnibus dans Paris intra-muros est confié à la Compagnie Générale des Omnibus (CGO) pour une durée de trente ans. Aristide Moreau-Chaslon en devient le premier président. Ce monopole permet enfin une organisation rationnelle sur la base d'un cahier des charges établi par la ville.En 1856, la CGO organise un réseau cohérent de 25 lignes. Elle est à la tête de 503 omnibus et 6.700 chevaux en 1860.L'histoire des transports dans les villes de Province est semblable à celle de Paris, avec l'apparition des omnibus au Havre (1832), à Lyon (1837), Marseille (vers 1840), Bordeaux (854), Toulouse (1863, etc ...
L'omnibus type de cette époque est une voiture àimpériale, sans plate-forme avec un accès malcommode à l'impériale à l'aide d'échelons fixés sur la paroi arrière. UN effort de modernisation apparaît à Paris en 1878, avec l'apparition d'un escalier hélicoïdal reposant sur une petite plate-forme arrière. En province, un carrosier marseillais, Ripert, invente une voiture, dérivée des tramways à chevaux, sans impériale, avec deux plates-formes extrêmes et roues de faibles rayons intérieures à la caisse. Le succès de ce modèle dit "car Ripert" fut considérable en dans les villes de province.
Pour diverses raisons, dont les réticences de la ville de Paris au développement des tramways et les querelles entre la CGO concessionnaire et la ville, la CGO exploitera longtemps des omnibus hippomobiles, malgré leur faible productivité et les coûts d'entretien de la cavalerie. La CGO met en service en 1878 de lourdes voitures de 40 places à trois chevaux, puis en 1889 un type de voiture moins lourd, offrant 30 places et tirée par deux chevaux.
Une des premières voitures omnibus en service à Paris, à partir de 1827. Ces voitures desserviront la capitale concuremment à d'autres matériels d'autres compagnies jusqu'à la fusion de 1855.
Voiture de la Compagnie des Citadines.Noter la hauteur du véhicule qui s'apparentait encore à un diligence aux dimensions réduites

Les carrosses à cinq sols de Blaise Pascal

En 1662, Blaise Pascal invente les transports en commun urbains. Il obtient de Louis XIV le privilège de fonder une entreprise de carrosses publics pour l'exploitaton de cinq "routes" (lignes). Quatre d'entre elles passent ou ont leur terminus au Luxembourg, l'une d'elles est circulaire et dite du "tour de Paris".Il est stipulé que :
les voitures feront toujours le même trajet d'un point à un autre;
les départs auront lieu à "heures réglées", quelle que soit l'occupation des voitures, même si elles sont vides ;
chaque occupant ne paiera que sa place, soit cinq "sols marquez", quelle que soit l'occupation des voitures ;
la route du tour de Paris sera divisée en "bureaux", le tarif de cinq sols ne donnant droit qu'au franchissement d'un bureau. Au delà, il faut repayer cinq sols ;
l'on n'acceptera pas d'or en paiement, pour éviter les manipulations et pertes de temps au change.
Tout ce qui caractérise le transport en commun urbain moderne est contenu dans l'entreprise de Pascal :
itinéraires fixes ;
horaires fixes, fréquences (les carrosses partent tous les demi quart d'heure de leur terminus) ;
tarif modique par place occupée ;
sectionnement tarifaire sur la ligne du tour de Paris ;
obligation à l'usager de faire l'appoint.
Les Carrosses à cinq sols connurent un grand succès initial. Mais, alors que les lettres patentes de Louis XIV ne comportaient aucune restriction d'accès quant à la qualité des usagers, le Parlement de Paris, dont les membres, robins anoblis, tenaient à marquer leurs privilèges, n'accepta d'enregistrer ces lettres qu'en interdisant l'accès des carrosses à cinq sols aux "soldats, pages, laquais et autres gens de bras". C'était priver le service d'une part importante de sa clientèle et le rendre impopulaire. Après l'engouement initial, la clientèle se raréfie et l'entreprise se trouve en difficulté : le tarif est relevé de cinq à six sols, achevant de rendre les carrosses publics impopulaires. Ils disparaissent vers 1677.
Il fallut attendre un siècle et demi avant que ne réapparaissent, fortuitement, les transports en commun urbains.

La préhistoire des transports urbains

Paris, XVIIe siècle : carrosse à cinq sols de Pascal, premier transport urbain en commun.Peu de choses sont connues au sujet de ce service qui a disparu vers 1677. Tout au plus sait-on que le prix d'un trajet était élevé ; la sommes de cinq sols représentait le quart d'une livre, montant qui n'était pas à la portée du bas peuple. Nul ne sait ce que sont devenus les véhicules après la disparition de ces premiers services urbains.
Les transports urbains sont apparus tardivement dans l'histoire, car les distances à parcourir en ville restèrent longtemps faibles, et relevaient de la marche à pied ou du cheval. Les transports, autres qu'à pied, commencèrent par le transport privé ; les transports publics de louage apparurnt ensuite ; enfin les services de transports en commun.Les transports de ville à Paris, XVIIe siècle : carrosse à cinq sols de Pascal, premier transport urbain en commun.Peu de choses sont connues au sujet de ce service qui a disparu vers 1677. Tout au plus sait-on que le prix d'un trajet était élevé ; la sommes de cinq sols représentait le quart d'une livre, montant qui n'était pas à la portée du bas peuple. Nul ne sait ce que sont devenus les véhicules après la disparition de ces premiers services urbains.ville apparurent sous le règne de Louis XI avec la création du Service royal de la poste, dont les coches acheminent le courrier et transportent des voyageurs payant leur place.La voie fluviale utilisée de longue date pour les marchandises, s'ouvre au transport des personnes avec la mise en service de coches d'eau au XV° siècle : si le courant suffit à faire descendre ces grandes barques, il faut encore recourir à la traction animale pour remonter rivières et fleuves.Au début du XVI° siècle, le réseau routier français s'améliore et des services réguliers de transport par grands chariots inconfortables et lents permettent de relier les grandes villes entre elles et à la capitale, mais il faut une dizaine de jours pour aller de Paris à Lyon.A la fin du XV° siècle, un véhicule plus confortable que les coches apparaît : la diligence. Les services seront encore améliorés grâce à Colbert qui établit un classement des routes, définit leur largeur et crée un budget pour leur entretien.Mais Ce sont la machine à vapeur et les chemins de fer qui vont, au XIX° siècle, révolutionner le transport en commun.Jusqu'au XIII° siècle, en milieu urbain, il n'y avait guère que la circulation à cheval, dans les ruelles médiévales étroites, qui concurrençait la marche à pied. Mais les nobles commencèrent à utiliser des chars. Devant l'encombrement de la voirie par ces véhicules, le Roi Philippe IV le Bel dut en limiter l'usage. Puis vinrent les carrosses que seuls quelques nobles privilègiés avaient le droit d'utiliser.Un premier service public fut celui des chaises à porteurs de louage. Elles préfiguraient les fiacres qui apparâitront au XVIII° sicèle : ces "voitures de place" stationnaient à l'origine rue Saint-Martin, face à la rue de Montmorency, devant un hôtel portant l'enseigne Saint-Fiacre, d'où le nom de fiacres subsistant au cours du temps